Doit-on raconter la douleur du monde, la pauvreté, la guerre et, ou autres drames à nos enfants?

Il est bien évident que tous les parents veulent protéger leurs enfants des atrocités de la vie, le plus longtemps possible. Mais malheureusement, que ça soit via les amis de l’école ou lors de l’écoute des bulletins de nouvelles, un jour ou l’autre tous parents à droit à des questionnements de la part de leurs enfants. Lorsque les questions surgissent, il devient donc important de leur donner quelques explications sur l’évènement qui est arrivé.

Avec tout ce qui se passe dans le monde, les guerres, les tueries, les séismes, les rassemblements qui tourne mal (émeutes), etc., il est normal en tant que parent de se demander si nous devons en parler à nos enfants. Il ne sert à rien de leur cacher, mais laisser venir les questions de votre enfant. Lorsqu’il s’interrogera sur un sujet tel qu’une tuerie dans une école, rassurez-le et répondez-lui avec franchise. N’ayez pas peur de montrer ou de dire vos émotions, qu’un évènement vous rend triste ou vous fait peur. Cela aidera votre enfant à comprendre ce qu’il ressent. Souvenez-vous toujours que le but est d’expliquer à l’enfant la situation tout en demeurant sécurisant.

Voici quelques suggestions pratiques pour aider à répondre à vos enfants :

  • Écoutez vos enfants, laissez-leur poser leurs questions. Assurez-vous qu’il soit rassuré par la suite.
  • Les enfants âgés de trois à six ans peuvent ne pas comprendre les mots mais ils se souviennent des images. Il est donc important, d’éviter de les exposer aux bulletins de nouvelle.
  • Vous devez répondre franchement aux questions des enfants de 7 ans et plus, mais attention de ne pas fournir trop de détails inutiles.

De quelles situations dois-je leur parler?

Tous les parents se questionnent un jour ou l’autre sur la nécessité de parler de ces situations dramatiques qui arrive à travers le monde. Un bon repère qui peut nous aider comme parents est : « La situation est-elle reliée directement à l’enfant? » Exemple : un déménagement ou une séparation, nous devons en parler à l’enfant. Nous devons le préparer à cette nouvelle situation, qui apportera des changements important dans sa petite vie.

Par contre, si la situation n’est pas reliée directement à l’enfant, exemple : attentat dans une école, tremblement de terre ou autres, nous devons attendre que l’enfant nous pose des questions. Il n’est pas nécessaire de tout raconter, les grandes lignes feront l’affaire. On laisse ensuite l’enfant en reparler, s’il veut plus d’informations, il nous posera d’autres questions. Souvenez-vous que l’on ne doit jamais aller au-devant de l’enfant, s’il ne pose pas de question, c’est que tout simplement il ne ressent pas le besoin de parler de cette situation.

Vous pouvez filtrer certains évènements, que vous trouvez trop violent ou que vous préférez qu’il ne soit pas au courant pour le moment. Il ne s’agit pas de lui cacher la vérité, il s’agit plutôt de lui éviter d’être confronté à de l’information ou des images qui pourrait lui faire vivre de l’anxiété ou des cauchemars par la suite.

À quel âge est-il en mesure de comprendre?

Avant 6 ans, les enfants n’ont pas assez de repères, ils peuvent donc être troublés par certaines images. Ces images peuvent nous apparaître plus ou moins violentes ou choquantes en tant qu’adulte, mais il en est autrement pour un enfant qui ne distingue pas encore le monde imaginaire du monde réel.

À partir de 7 ans, « L’âge de raison », est de plus en plus présente. Mais attention, il est bien important d’avertir votre enfant, qu’il peut y avoir de la violence ou image bouleversante et lui laisser le choix de regarder ou d’aller dans la salle de jeux. S’il décide de rester avec vous pour visualiser, vous devez lui expliquer que s’il trouve les images choquantes ou que si cela le bouleverse, qu’il peut vous en parler. Il est aussi conseillé de lui donner des repères géographiques en lui montrant sur une carte ou un globe terrestre l’endroit où est arrivée la catastrophe. Pour lui démontrer que la situation qui est dramatique se trouve loin de nous. On se doit toujours t’utiliser notre jugement comme parent. Surtout, il est important de ne pas laisser l’enfant seul devant le bulletin de nouvelles. On se doit d’être présent pour sécuriser notre enfant en répondant à ses questions.

3 règles de base à respecter avant de parler de situations dramatiques:

  1. Se faire confiance comme parent: vous êtes les mieux placées pour savoir ce que votre enfant est prêt à attendre ou à voir.
  2. Ne pas avoir peur de répondre à votre enfant que malheureusement, vous n’avez pas de réponse à lui fournir. Il est normal de ne pas posséder toutes les réponses, vous pouvez donc suggérer à votre enfant d’aller trouver l’information ensemble.
  3. Rester toujours honnête : la franchise est la meilleure voie à choisir. Il faut prendre conscience que notre rôle est de sécuriser notre enfant, on choisit des mots, du vocabulaire adaptés à son groupe d’âge. Sans banalisé la situation, on évite de la dramatiser.

D’une manière générale, face à l’interrogation d’un enfant, il faut partir de ce qu’il sait. Cela permet de corriger les idées fausses et de le rassurer. Quand un enfant pose une question importante, par exemple : « Mon copain a telle maladie, est-ce qu’il peut en mourir ? », il est essentiel de l’interroger sur ce qu’il croit être la bonne réponse. Cerner ce que l’enfant sait ou a imaginé permet de le faire avancer dans sa compréhension, et, si nécessaire, de corriger le tir. Retenez bien que ce n’est nullement une nécessité de parler des situations moches de la vie avec nos enfants. Malheureusement, parfois il s’avère que nous devons les préparer à un changement important dans leur vie ou par mesure de sécurité. Mais tout cela doit se faire en tenant compte de l’âge de notre enfant, de son niveau de maturité et de son jugement. On laisse venir les questions et on se fait confiance de trouver les bonnes réponses au moment venu !