La préadolescence (de 9 à 12 ans environ) marque le début de la puberté et lors de celle-ci, votre enfant vit de grands changements. Ces changements l’amène vers la maturité (physique, mentale et sexuelle). C’est donc une transition entre l’enfance et le monde des adultes qui débute tout doucement.

Cette fameuse puberté s’amorce quand?

Elle débute lorsque les glandes sexuelles (ovaires ou testicules) commencent à libérer des hormones sexuelles. Le corps subit alors plusieurs transformations. On peut d’ailleurs observer de grandes différences physiques entre les préadolescents, selon l’âge auquel ils entament leur puberté : certains ont déjà fini de grandir, alors que d’autres sont encore très petits. Sur le plan de la maturité émotionnelle, les différences sont également notables : par exemple, certains sont encore très axés sur le jeu, tandis que d’autres pensent déjà aux relations amoureuses.

Préadolescence = Bouleversements

La préadolescence amène son lot d’émotions et de grands bouleversements physiques et psychologiques. Jamais, depuis sa première année de vie, l’enfant n’aura connu une période aussi intense et accélérée de changements physiques, sociaux et affectifs. Ce n’est donc pas une étape facile pour les jeunes. Les transformations qu’ils constatent dans leur corps suscitent chez eux une certaine remise en question, parfois même une inquiétude, et nécessitent de leur part une grande capacité d’adaptation.

Sur le plan psychologique, leurs besoins changent également : ils réclament de plus en plus qu’on leur fasse confiance, désirent « se garder » seul, demandent de l’argent de poche et plus de liberté (se promener seul à vélo, aller au centre commercial, etc.) En même temps, ils sont encore dépendants de leurs parents, ce qui est parfaitement normal. En fait, la préadolescence est souvent une très belle période : notre jeune est autonome, il n’a pas besoin d’être constamment surveillé et, si on lui refuse quelque chose, il n’argumente pas outre mesure, comme pourrait le faire un adolescent!

Les changements que l’on peut observer :

Chez les filles :

  • augmentation et changement d’apparence des seins ;
  • début des pertes vaginales et des règles;
  • apparition de poils pubiens;
  • apparition de poils aux aisselles, aux jambes et aux bras;
  • changement au niveau de la peau (plus grasse ou acnéique);
  • gain de poids;
  • odeurs corporelles plus prononcées.

Chez les garçons :

  • apparition de poils pubiens;
  • apparition de poils partout sur le corps;
  • mue de la voix (voix plus grave);
  • changements au niveau de la peau (acné ou peau plus grasse);
  • développement des testicules et du pénis;
  • début des éjaculations nocturnes;
  • gain en taille et en masse musculaire;
  • odeurs corporelles plus prononcées.

La puberté et son flot d’hormones ont également des conséquences psychologiques sur notre enfant, qui est soumis à des changements parfois difficiles à gérer. Il peut tantôt « craindre » les transformations de son corps, tantôt être enthousiasmé par elles. Il peut se sentir maladroit et confus.

Tous ces changements ont donc une incidence sur le comportement ou sur le caractère de notre jeune, qui vit une forme de crise d’identité le poussant fréquemment vers des attitudes difficiles à gérer : irritabilité, timidité, agitation, fierté, écarts de conduite et multiples changements d’humeur. Les émotions se promènent souvent en montagnes russes, ce qui rend bien souvent les parents pris au dépourvu devant ce nouvel enfant!!

Les hormones abondent et le corps change, ce qui peut troubler quelque peu notre jeune préado. Ce n’est facile pour personne, pas davantage pour les parents! Notre rôle en tant que parents consiste à être présents, à l’écoute et compréhensifs.

Ce que les préados auront à affronter!!

L’image corporelle

Les jeunes âgés de 9 à 12 ans se préoccupent beaucoup d’être dans la norme de leur groupe, et cela persiste généralement jusqu’à 16 ou 17 ans. Les changements corporels qu’ils vivent peuvent chambarder cet équilibre et devenir une source de frustration, d’inquiétude, d’embarras et parfois de repli sur soi. Plus le jeune réussit à bien se sentir dans son corps, meilleures sont son estime de soi et sa confiance en lui-même. D’où l’importance, comme parents, d’être à l’écoute de notre préadolescent et de l’aider à accepter ces modifications et ces différences. Il ne faut surtout pas faire de ces changements corporels une source de plaisanteries (communes lors de réunions de famille, par exemple); même si les blagues semblent anodines, elles atteignent toujours l’estime de soi du jeune. Parce que son image de lui-même est très fragile à cet âge, il faut vraiment prêter attention à nos propos.

Voici quelques recommandations à ce sujet :

  • Ne jamais faire de commentaires sur l’apparence physique de notre jeune en pleine puberté (poids, dentition, acné…).
  • Ne jamais tolérer les commentaires désobligeants des autres à l’égard de notre jeune.
  • Faire attention à la façon dont nous critiquons notre propre corps (les mères qui suivent un régime amaigrissant, etc.).
  • Ne pas critiquer les gens ni les juger selon leur apparence physique (poids, beauté, etc.).
  • Amener notre enfant à prendre conscience du fait que les modèles physiques véhiculés dans les médias (revues, publicité, télé, etc.) ne constituent pas une référence.
  • Mettre l’accent sur les réussites scolaires, sportives, artistiques de notre jeune et sur les efforts qu’il fait dans tous les domaines de sa vie, afin que son estime de soi ne soit pas centrée seulement sur l’image corporelle.

L’humeur en montagnes russes!

Les métamorphoses physiques qui accompagnent la préadolescence s’accompagnent aussi de changements sur le plan du caractère. Nos jeunes vivent une forme de crise d’identité amenant son flot d’agressivité, d’irritabilité,  de timidité ou de multiples sautes d’humeur. C’est une période souvent difficile à vivre qui donne parfois lieu à des conflits avec les parents, surtout lorsque ces derniers adoptent une attitude rigide et contrôlante.

À la préadolescence, le jeune demande de plus en plus qu’on lui fasse confiance. Il a besoin d’autonomie et d’indépendance. Ainsi, à mesure qu’il grandit, on doit réévaluer les règles de conduites à la maison — par exemple, l’heure du coucher et les sorties — pour éviter que certains conflits apparaissent. Plus nos règles seront logiques et respecteront l’âge et le degré de maturité de notre enfant, plus ce dernier les respectera facilement. Adapter nos règles et trouver l’équilibre idéal entre l’autorité et la marque de confiance requise est un bon moyen de contribuer positivement à la préadolescence de notre jeune, de le guider progressivement et le plus sereinement possible vers l’adolescence.

La puberté et la sexualité de notre préadolescent

Les changements hormonaux qui surviennent à la puberté ont une grande incidence sur les pulsions sexuelles de nos jeunes, pulsions qu’ils découvrent et qui peuvent susciter chez eux de nombreuses interrogations. Les parents, évidemment, sont les premiers concernés par ces questions. Il est d’ailleurs indispensable qu’ils parlent avec leurs enfants de leur corps qui se transforme et de sexualité, qu’ils répondent à leurs questions, soulagent leurs angoisses et éliminent toute incompréhension. L’approche à utiliser n’est cependant pas toujours évidente. La pudeur est en jeu, d’un côté comme de l’autre, et nous ne voulons surtout pas brusquer les choses.

Souvent, l’enfant se sentira plus à l’aise avec le parent du même sexe qui a traversé la même chose (même si ce fut à une autre époque!) et qui s’est probablement posé les mêmes questions. Si l’un des parents est absent de la vie de l’enfant, il est recommandé de faire appel à une personne significative (un oncle proche, une amie de la famille, la conjointe ou le conjoint du parent, par exemple).

La puberté et le besoin de sommeil

Certaines études le démontrent : il est important pour les parents de bien surveiller le sommeil de leur préadolescent et de s’assurer qu’il dorme suffisamment pour que sa puberté se passe dans de bonnes conditions. Son corps étant en pleine mutation, il a besoin de dormir beaucoup.

Préadolescence = Insolence

La politesse, le savoir-vivre et le respect ne sont certainement pas des notions dépassées, et pourtant, nous semblons y accorder un peu moins d’importance, au nom de la liberté d’expression de notre enfant ou parce qu’il est parfois plus simple de le laisser faire et dire ce qu’il veut. C’est une erreur! Inculquer ces notions de base à notre jeune, c’est lui rendre service. Un enfant bien élevé est toujours gagnant : il sera plus agréable pour les autres, aura une meilleure qualité de vie sur le plan social et, par surcroît, une meilleure estime de soi. À l’inverse, un jeune qui ne sait pas se comporter correctement va en subir les conséquences, aujourd’hui et dans l’avenir. Il sera jugé par les adultes, les enseignants, le futur employeur et les collègues de travail…

Les notions de politesse de base sont bien connues : dire « bonjour », « s’il vous plaît », « merci », demander au lieu d’exiger (« Peux-tu me donner la télécommande, s’il te plaît? » au lieu de : « Donnes-moi la télécommande! »). Et n’oublions pas les règles de savoir-vivre courantes : laisser sa place aux personnes âgées ou à mobilité réduite dans l’autobus et le métro, tenir la porte, répondre poliment et de façon accueillante au téléphone, bien se tenir à table… Ces notions doivent être inculquées et répétées sans relâche.

Vous constatez que votre enfant est impoli, insolent ou irrespectueux? Ou vous avez réalisé qu’il avait pris certaines mauvaises habitudes récemment? Rassurez-vous : même s’il a atteint la préadolescence, il n’est pas trop tard pour corriger le tir. À partir du moment où vous prenez conscience du problème, vous avez déjà la moitié du chemin de fait!

Bien établir les limites et les règles

Nous devons communiquer clairement nos demandes et nos règles de base à nos enfants. Nous devons également nous assurer qu’ils comprennent ces règles afin qu’ils puissent bien les intégrer dans leur comportement. Par exemple, ils doivent accepter le fait qu’il est important de s’autocensurer et qu’ils ne doivent pas agir avec nous (ou avec tout autre adulte) comme s’ils étaient en présence d’un ami. Il faut toujours respecter la limite parent/enfant : nous ne sommes pas leurs amis, ils doivent faire cette distinction.

Tolérance zéro

Il est essentiel d’établir un cadre fixe et non négociable concernant la politesse et le respect. Ce n’est pas parce que notre jeune a atteint l’âge de la puberté que nous devons être plus flexibles à ce sujet. La préadolescence est une période d’autonomie conditionnelle : nous acceptons de faire des compromis sur certaines choses, alors que d’autre demeurent fixes, dont la politesse et le respect, pour lesquels c’est tolérance zéro. C’est comme faire un arrêt au coin d’une rue quand on conduit : nous n’avons pas le choix, le code de la route l’exige! La notion de politesse doit être suivie tout aussi rigoureusement que ce code par notre jeune.

Être un bon modèle

La première règle à suivre, c’est, évidemment, de donner nous-mêmes l’exemple en étant polis et respectueux envers notre jeune. C’est au sein de la famille qu’il acquiert l’essentiel de son éducation. Il sera donc inutile de lui rappeler les règles de politesse et de respect si nous ne les appliquons pas nous-mêmes, plus particulièrement envers lui! Même si notre préado manifeste temporairement des comportements indésirables, il enregistre quand même, jour après jour, ce qu’il voit autour de lui et en prendra sûrement exemple, tôt ou tard.

Intervention encore de mise

Peu importe l’éducation et les valeurs offertes à nos enfants pendant toutes ces années, tout préadolescent aura tendance à exprimer son désir d’autonomie et d’affirmation en tentant d’enfreindre les règles qui, pourtant, semblaient acquises. Il n’en tient qu’à nous de ne pas laisser aller les choses et d’intervenir adéquatement :

  • Toujours intervenir.
  • Éviter les réactions excessives.
  • Imposer des conséquences ou des punitions.
  • Discuter des raisons de son comportement.
  • Demander de l’aide.

Peu importe la situation, il n’est jamais trop tard pour intervenir. Plus on agit rapidement, plus les résultats sont concluant et plus ce sera facile à l’adolescence.